+ Quelle est ta région d'origine ? Y es-tu encore ?
J'ai toujours vécut à Sezni, de ma tendre enfance à aujourd'hui, même si les localisation géographique ont changées. Du moins en théorie, parce que de ce que je voyais, ça ne changeais pas tant. Durant mes 7 premières années de vie, j'ai vécut avec ma mère dans sa demeure, c'était une femme noble, mais qui visiblement ne voulait pas de moi. Je vivais cachée, dans le grenier, dans la cave, personne ne devait me voir ou m'entendre. Par la suite, Sven, le dictateur qui a renversé la monarchie que soutenait ma mère, a débarqué chez nous. Il a tué tout le monde. Et il a tué ma mère. Je l'ai vu. Entendu. Pour une raison qui m'est inconnue, il a décidé de me garder sous son aille, si on peut parler ainsi. Je vis aujourd'hui au palais d'Inaki. Avec les domestiques. Et sans doute moins bien traité qu'eux.
+ Parle-moi de ta famille, et de ton lien avec elle.
Nienor, c'était son nom. Elle était gracieuse, belle, angélique et maléfique à la fois. C'était ma mère. Une femme forte, une femme puissante avec des convictions. Une femme qui semblait me détester et m'aimer en même temps. Elle me parlait très peu, mais parfois, elle venait à moi, quand personne ne pouvait nous voir, elle me prenait dans ses bras comme si j'étais la pupille de ses yeux et repartait, me laissant dans la pièce qu'elle me faisait habité en secret. Je n'ai jamais comprit son changement d'attitude à mon égard M'aimait-elle ? Je crois que je l'aimais. Elle était tout ce que j'avais, tout ce que je connaissais. Elle et ma nourrice. Une vieille femme aux cheveux fort grisonnant et à la peau très foncée. Elle prenait soin de moi lorsque ma mère ne pouvait pas venir me voir pendant des jours et des jours. Elle venait avec moi, habité un bout du grenier, recouvert de poussière et d'araignées. Mona elle s'appelle. Mona la veuve, j'avais découvert d'après ses récits qu'elle était, il fut un temps, une grande dame, épouse d'une personne importante. Elle se considérait aujourd'hui comme la nourrice veuve. Souvent, elle me ramenait des tentures trouvées sur les marchés, elles étaient toutes plus colorées les unes que les autres. Cela me donnait l'impression de voir autre chose que ces murs de pierres dans lesquels j'étais confinés. Ma peau était blanche, beaucoup trop blanche pour une personne venant de Sezni. Ma mère ne me laissait jamais aller dehors. Avant que Sven ne vienne chez nous : je n'avais jamais vraiment vu la lumière du jour. Je ne sais pas qui est mon père.
+ Si tu pouvais aller dans une autre région d'Oranda, où irais-tu et pourquoi ?
Je n'en demande pas tant vous savez... Juste sortir de là où je suis. Rien qu'un moment. Rien qu'une seul instant. Respiré l'air chaud et sec de Sezni sans être enchaînée, moralement ou physiquement. Je paye les tords de ma mère, je les paye de ma vie, de ma peau, de mes cheveux. Parfois je regarde la lumière du jour et prit Malaggar sans espérer la moindre réponse. Pourquoi s'acharne-t-il sur moi ? Finalement, si je pouvais aller autre part, j'irai n'importe où. Tant que je suis loin de Sven et de son palais aux allures de four. Il y a une chose dont j'ai hâte, sans doute la seule qui me fasse tenir debout malgré mes déboires : ma cérémonie. Bientôt. Dans plus d'un an. Mais bientôt. Peut-être qu'un dieu aurait pitié de moi et m'enverrait dans une autre région que Sezni.
+ Quel est l'élément que tu haïs au plus haut point ? Pourquoi ?
Je hais le feu. Les feux. Tous. S'ils ont le bonheur d'être élus par Malaggar, ils feront mon malheur. Je pris tous les soirs dans l'espoir d'être bénie par quelqu'un d'autre. Mais d'être bénie. Car je redoute ce qui pourrait m'arriver si je venais à être exempt. Déjà que Sven ne me porte pas dans son cœur, il me fera sans doute tuer. Ou me gardera à ses côtés, encore pour passer ses nerfs sur moi. Pour me reprocher des faits qui ne sont pas même les miens. Qu'importe la personne qui l'utilise, le feu contient cette violence, cette douleur. Le feu est tout ce que je n'ai jamais connu. Mais j'en ai assez de ne voir que cela. Je n'ai rencontré personne à part Mona, ma nourrice, capable d'être doux avec cet élément. Mona sait user de son feu pour réchauffer mon cœur quand celui-ci s'affaisse sous la douleur.
+ As-tu un secret ? Un secret dont personne ne devrait en entendre parler ?
Mes prières nocturnes sont mes secrets. Personne, pas même Mona ne le sait. Il m'est impossible de garder les choses secrètes. Mon maître à des yeux partout puisque je suis dans l'enceinte de mon palais. Il sait même que je me rends régulièrement chez ma nourrice, et ne me l'interdit pas, étonnamment. Je suppose que c'est parce que j'en reviens toujours. Je ne suis pas tant un être humain. Je suis sa chose. Mes pensées sont à lui, mon corps est à lui, mon être, mon âme, je suis à lui. Comme le fauteuil sur lequel il s'assoit. Comme la nourriture qu'il déguste à chaque repas. Je n'ai rien à moi, pas même ma personne. Seules mes prières désespérées, implorant un autre dieu que Malaggar de m'aimer.
+ Quel est ton rôle au sein de ta région ?
Je ne suis qu'une ombre au tableau. Une tâche sur la nappe. Je ne suis personne, je ne sert à rien. Je récure, brosse et nettoie, je ploie le genoux devant quiconque se dressa devant moi. Je voue ma vie à ne servir qu'un seul et unique maître : Sven. Mon bourreau. Celui qui aurait pu me sauver de l'enfer que me faisait vivre ma mère, mais qui, au lieu de ça, à décider de m'enterrer plus bas que terre. Je suis une esclave.
+ Si tu devais assister à une mise à mort injuste qui mettrait en danger un innocent, que ferais-tu ?
Je ne suis personne pour juger. Mais, j'aimerais aider cet innocent. Malgré mes malheurs, alors que personne ne m'a jamais rien donné, j'ai, je crois, développé ce côté altruiste. Mais je ne pourrais rien faire pour sauver une personne d'un châtiment injuste. Je dois penser à préserver ma peau avant de penser à celle des autres. Si je ne suis pas ce principe, il n'y aura bientôt plus rien à préserver dans mon cas. Je ne remet l'autorité de personne en cause. Et à force de faire ainsi, je n'ai même plus la volonté de penser autrement.
+ Que penses-tu de la séparation entre les éléments ? Crois-tu que cela est normal, ou contre-nature ?
Je ne remet pas en cause l'ordre naturel des choses. Mais avec ce que j'ai vécu, j'ai du mal à croire qu'il y ait réellement un dieu dans ce monde furieux.
Je n'ai jamais eut l'occasion de fréquenté d'autres élémentaires sauf les feux. Mais finalement, s'ils sont tous fermés d'esprit de la sorte, cela doit être une bonne chose que nous soyons tous séparés. Pour autant, si tous les êtres étaient capable de vivre en harmonie, sans doute ne serais-je pas tombée sur les pires ordures qu'Oranda ait pu mettre au monde. Peut-être aurais-je été eau, air ou terre, peut-être aurai-je vécue dans une petite famille aimante, peut-être aurais-je eu une éducation faite autrement que par une nourrice dans un grenier. Peut-être saurai-je lire et écrire correctement. Mais je peux bien refaire le monde avec mes « peut-être », la réalité n'est pas celle que je vis, mais bien celle que je vis.
+ Crois-tu en l'existence de l'élément Matière ?
Je n'en sais rien. Je n'en ai que très rarement entendu parlé. Je ne connais quasi rien à propos de ce sujet et ne me permettrais pas d'apposer un avis dessus.
+ Si tu devais défendre quelque chose, une idée, un concept, une valeur ? Et si tu devais t'opposer à quelque chose ?
Défendre une idée, un concept, une valeur ? Moi, défendre quelque chose ? Je n'ai pas même le droit de me défendre moi-même contre autrui, comment pourrais trouver les mots pour défendre une idée ? Tout ce que je sais, c'est que l’esclavagisme est une chose terrible que je ne conseille à personne. Je ne sais pas si tous les maîtres sont les mêmes, mais je ne souhaiterai à personne de passer par l'enfer dans lequel je suis. Et en même temps, comme j'aimerais que quelqu'un prenne ma place ! J'aimerais défendre mes droits, crier haut et fort que je ne suis pas une chose, que je ne suis pas rien. Mais je ne suis rien, on me le rappelle assez souvent. Je ne suis qu'une souillon, qu'une malpropre. J'aimerais tant être un soutien pour les autres domestiques, savoir les guider et les aider, mais finalement, le seul conseil que je peux leur donner est le suivant : n'oublier jamais qui vous êtes à vos yeux. Vos maîtres vont considérerons comme moins que rien. Mais vous êtes, vous vivez, une vie pourrie, certes, mais la vie vous a été donnée, et déjà, cela vous donne de la valeur.
+ Si tu devais me raconter un événement du passé...
Mer'Hella, 7 ans. La demeure était vide. Ma mère était la seule qui y était restée. Tous les hôtes s'en étaient allés, Mona venait de refermer la porte de ma « chambre ». J'avais les mains posée sur les genoux, assise sur mon matelas posé à même le sol. On y voyait pas grand chose dans cet espace réduit, quelques trous dans le plafond laissaient entrer la lumière du jour. La chaleur était presque insupportable, Mona était toujours en sueurs quand elle venait : elle en souffrait. Je lui offrais toujours de l'eau, mais elle la refusait, me tannant que je devais la garder précieusement, car on ne savait jamais quand Mère m'en redonnerait.
Ma gorge était sèche, ma bouche moite et mes lèvres gercées. D'une main hésitante, j'attrapais la choppe dans laquelle se trouvait une eau trouble et chaude. Quelques gouttes suffisaient. J'avais appris à les économiser. Un rayon de soleil me permit d’apercevoir la peau blanche de mon bras. J'étais maigre, mon estomac se tordait parfois de douleur à cause de la faim. Mona était toujours inquiète lorsqu'elle me laissait. Elle avait peur de ne pas me retrouver : elle me l'avait confié une fois. Discrètement, elle me faisait parvenir de quoi manger. Des fruits secs, de la viande séchée. Des choses qui pouvaient se conservé malgré la chaleur de mon habita. Les tentures qu'elles me ramenaient étaient les seules choses qui paraissaient chaleureuses. Elles explosaient de milles couleurs, ocre, rouge, orange, rose, bleu, parfois violet, marron... Elles ne représentaient rien, seulement des formes abstraites, des arabesques que je tentais de distinguer quand la lumière venait à éclairer ces endroits.
Un bruit sourd me sortit de mes pensées. Un bruit que je ne connaissais pas. Et puis il y avait des voix. D'hommes. Celle de ma mère se fit entendre. Elle semblait souffrir, elle semblait apeurée. Mon corps se tendit tout entier alors que je restais immobile dans mon grenier. Que faire ? L'angoisse montait. Un mauvais pressentiment. J'entrouvris doucement la trappe qui servait de porte. Le tabouret qui permettait d'y monter ou d'y descendre avaient été retiré. Les bruits se faisaient de plus en plus fort, de plus en plus proche. Et Mère... Elle semblait vraiment avoir peur. Ni d'une, ni d'eux, je poussa, aussi doucement que possible, la trappe afin d'y laisser pendre mon buste.
Tête en bas, je distinguais une scène bien étrange. Des hommes s'en prenaient à ma mère. Et elle se défendait tant bien que mal, mais restait soumise à leurs attaques. Qui étaient-ils ? Pourquoi lui voulaient-ils du mal ? L'un d'eux jeta un œil dans ma direction. J'eus crains un instant qu'il m'ait vu. Mais il revint se concentrer sur Mère. Dans le doute, si malheur venait à lui arriver, je pris la décision d'abandonner mon grenier. Prenant une grande inspiration, je remplaça ma tête pendant par mes petites jambes et sauta du haut de ma trappe pour atterrir sur le sol.
Je tourna la tête pour voir si on m'avait repéré. Quelqu'un s'approchait déjà. Je pris la fuite, priant tous les dieux. Je ne connaissais pas la demeure, sans doute allais-je me perdre....
+ Quel est l'impact des récents événements sur ta vie ?
J'ai vaguement entendu parlé d'un meurtre à Dahud. Mais rien de plus. Je ne sais pas vraiment de qui il s'agit, je n'ai pas le droit d'écouter, je n'ai pas vraiment le droit t'entendre autre chose que les ordres. Sven est moins présent, plus occupé. Il s'acharne un peu moins sur moi, voilà en quoi les récents événements influent sur ma vie. Quel dommage qu'il faille un meurtre pour qu'il m'oublie un moment.
+ Une dernière chose...
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+ Et enfin, pour ce qui est du niveau de ton personnage :
Je souhaite devenir
FEU lors de ma cérémonie pour
retourner auprès de Sven par la suite car nous avons de grands projets.