+ Quelle est ta région d'origine ? Y es-tu encore ?
Je suis du Nord, né dans la belle capitale de Vainui, Tout comme mes parents et leurs parents avant eux. Seulement Ibaï n’était pas la seule capitale que je découvrirai au cours de ma vie. Ma destinée était donc de suivre cette route et d’ainsi gravité entre Lucrezia et ma région natale. M’y suis-je sentis à ma place ? Ni oui ni non… Je n’appréciais finalement rien de plus que d’être sur les routes. Curieux de découvrir chacun jour un peu plus du monde qui m’entourait.
Si vous me chercher vous ne me trouverez ni dans une capitale, ni dans l’autre. Lorsque je ne suis pas forcé de prendre la route pour rejoindre Dahud afin de faire tourner le commerce familial. Je vis dans les montagnes glacées au Sud ouest du territoire, dans une petite maison en bois, à la limite de la frontière de Vainui et Dahud. J’y vivais avec mon épouse et malgré les souvenirs douloureux qui y sont liés et j’y vis à présent seul.
+ Parle-moi de ta famille, et de ton lien avec elle.
La famille Valheïndyl est réputée pour être de grands marchands d’esclaves. Il était du devoir des hommes de la famille de s’occuper de ce commerce. Hors mon grand père n’a eu que des filles. Ma grand-mère est morte en couche en mettant au monde la quatrième, le nourrisson ne survivra pas non plus. Et la sœur cadette de ma mère est tragiquement décédée lors du troisième jour de la cérémonie. Blessée lors de l’épreuve elle succombera des suites de ses brûlures.
Ma mère – l’aînée de cette grande famille – savait qu’il serait du devoir de son mari de se charger de commerce familial. Mon grand père exigea de ceux qui courtisaient ma mère de leur accorder sa main à la seule condition que mon père reprenne son nom et son commerce.
C’est ainsi que mon père, le benjamin d’une fratrie de trois garçons et issu d’une famille de soldat, devint marchand d’esclaves. Puis, lorsque je vins au monde commença la bataille entre mes deux aïeuls dans le but de choisir à ma place ce que serait ma destinée.
Très croyante ma mère m’apprenait à ouvrir mes yeux sur le monde, elle m’a aussi appris le respect de notre culture, de notre divinité et de notre roi. Mon père quant à lui, préoccupé par son devoir de faire prospérer le commerce familial ne m’apprit pas grand-chose. Ses allées et venues jusqu’à la cité de Lucrezia ne le lui permis pas vraiment. Mon grand père s’était chargé à sa place de m’inculquer des principes primordiaux tels que la famille et l’honneur.
Mon éducation, hormis celle qui m’a été apporté à l’école fut donc assez riche. Alors que je tire mon calme de la douceur de ma mère, j’ai hérité de ma loyauté et mon sens de l'honneur de mon père.
+ Si tu pouvais aller dans une autre région d'Oranda, où irais-tu et pourquoi ?
La curiosité est un vilain défaut, pourquoi, oui, je le suis… Très tôt habitué au voyage, l’on m’a appris à me repérer grâce au ciel. Comme si l’on donnait des ailes à un oiseau à qui on interdisait ensuite de voler sans pour autant l’enfermer dans une cage.
C’est exactement ce qui m’est arrivé. J’ai tout d’abord été instruit à me débrouiller seul « Xander voici comment retrouver ton chemin… » ou des « Xander voilà comment monter à cheval. » Pour qu’ensuite on me limite à un tout petit bout de territoire. « Non Xander jamais tu ne pourras aller par delà ces montagnes. » ou encore « Xander non ! Il est interdit de rentrer dans la forêt fluorescente. » Alors que je voudrais tout voir et tout connaitre. Satisfaire ma curiosité et alimenter mon savoir et mes connaissances. Traversé la forêt étoilée du territoire Sterennien ou pouvoir me repérer dans les champs marécageux de Gorka.
Mais si je ne pouvais aller que dans un seul endroit en Oranda. Je me précipiterai chez l’ennemi pour aller me jeter dans l’oasis de Sezni. Je l’imagine brillant de milles feux sous un soleil éclatant. Si large et profonde qu’une cité toute entière pourrait s’y abriter. Peut-être que des Vainuins s’y cachent ?... Ou des vestiges de notre cité avant que les quatre terres ne se séparent. Oui ! Si je pouvais je parcourrai probablement l'Oasis de fond en comble afin d'approuver ou de réfuter ma théorie.
+ Quel est l'élément dont tu te méfies au plus haut point ? Pourquoi ?
Je répondrai sans hésitation que je me méfie du feu. Et j’ai même tout un tas de bons arguments pour appuyer mes propos. Pour commencer, l’ennemi de notre région n’est-il pas la région de Sezni ? Il faudrait pour cela reprendre quelques livres d’histoire mais quoiqu’il en soit, c’est un fait.
Ensuite, comme un glaçon qui redoute le soleil, je crains moi aussi de me brûler. Rappelons que ma tante était déjà décédée le jour de l’épreuve du feu, alors bien entendu je la redoutais moi aussi. Je ne l’ai pas connu et j’ai pu faire l’épreuve du troisième jour en ne trouvant qu’un objet et une personne dans le temps qui m’avait été donné. Mais curieusement, ce n’est pas la seule raison qui me pousse à me méfier de ce peuple. Les très récents événements ont été on ne peut plus déterminant ; je m’explique avec le coup d’état qui a eu lieu quelques années plus tôt. Comment peut-on faire confiance à un peuple qui se soulève contre son dirigeant ? Ne voilà t-il pas là la preuve même qu’ils ne sont en aucun cas digne de confiance ?
+ As-tu un secret ? Un secret dont personne ne devrait en entendre parler ?
Je suis resté marié quatre ans et huit mois avec Ellana. Une union que je ne m'étais ni opposé sans pour autant l'approuvé. C'était une belle femme, en bonne santé, fille de marchand, vierge... Bref ! Un bon parti. Nous nous sommes mariés, j'avais tout juste 20 ans. Jeune, charmant, beau et à la tête d'un commerce... Est ce que j'étais amoureux ? Je le suis devenu avec le temps oui. Pour que sa disparition m'ait affecté à ce point, je ne pouvais que l'aimer. Mais cela n'a rien d'un secret.
Celui ci serait plutôt en lien avec mon état marital, et le fait que ma fidélité ne soit qu'une option dans ce mariage. Je rajouterai même que l'une de mes amante se retrouve être la cousine et ma femme et mon ex de surcroît.
+ Quel est ton rôle au sein de ta région ?
J’aurais aimé participer de manière plus active à la vie politique et à la sécurité de ma région en protégeant mon souverain et son peuple, rêvant secrètement de faire partie de la garde rapprochée du roi.
Cependant entre mon désir et mon devoir existe un monde que je ne parvins pas à franchir.
J’ai toujours cru que le plus grand désir de mes parents était que j’assure mon rôle d’homme de la famille Valheïndyl et que je me charge de reprendre son commerce – ou plutôt de mon grand père maternel. J’abandonne alors mon désir le plus profond lorsque, l’année précédent mon quinzième anniversaire, mon père décède. Je me retrouve ainsi propulsé dans le monde du travail aidé par mon aïeul bientôt trop âgé pour faire le voyage.
L’un des amis de mon père me prend alors sous son aile, m’apprenant ainsi toutes les ficelles du métier de marchand d’esclaves.
+ Si tu devais assister à une mise à mort injuste qui mettrait en danger un innocent, que ferais-tu ?
Question piège ?! Il est difficile de dire, sans me mettre en situation, ce que je ferai dans une telle situation. Mais puisque la dite situation m’est familière, je vais quand même répondre… J’ai été élevé dans le respect des règles aussi l’injustice aurait tendance à me mettre hors de moi. Mais je n’aurais probablement pas réagis. Non pas par crainte… Mais parce que certaines affaires ne me concernent pas.
Depuis que mon épouse a été tuée… Une part de moi est mort avec elle. Considérons alors que je n’ai plus rien à perdre. Et je sais qu’elle ne laisserait pas une chose pareil se produire, alors peut-être qu’en sa mémoire, j’agirai en faveur de cet inconnu qu’importe ce qu’il pourrait m’arriver.
+ Que penses-tu de la séparation entre les éléments ? Crois-tu que cela est normal, ou contre-nature ?
Avez-vous déjà essayé de mélanger de l’eau et de l’huile ?
Si non, vous devriez… Pourquoi remettre en question l’équilibre d’un monde qui tournait déjà très bien avant ma naissance ! Je ne vois aucune raison valable à le changer. Seulement je trouve dommage que l'accès des autres régions nous soient interdites. Question d'affaires, il me serait plus rentable de pouvoir. Quoique... L'ouverture des frontières serait courir le risque d'augmenter la criminalité. Nous sommes tout de même à l'abris de grand nombre d'incident à Vainui. Cette tranquillité me convient très bien... Et cette conviction n'a fait que s'accroître après le décès D'Ellana.
+ Crois-tu en l'existence de l'élément Matière ?
On m'a compté beaucoup d'histoire enfant... Aucune qui m'empêche de dormir.
A Dahud - et ailleurs - j'entends énormément de chose. Les gens parlent de complot, de secret, sans pouvoir en expliquer le but. D'autres disent que ceux qui contrôlent la matière ont été inventés pour faire régner la peur.
Moi ? Je ne crois que ce que je vois !
+ Si tu devais défendre quelque chose, une idée, un concept, une valeur ? Et si tu devais t'opposer à quelque chose ?
Il y a plusieurs années, j’aurais répondu sans hésitation. C’était il y a pourtant si longtemps que je ne me souviens même plus avoir eu envie un jour de me battre une cause quel qu’elle soit. Je me rends à l’évidence. A quoi bon ? Que pourrais-je y changer, moi, seul ? Quelle différence ma voix ferait-elle face à ceux qui se dresseront pour m’empêcher d’atteindre mon but.
J’ai perdu ma seule raison de vivre… J’ai perdu la seule personne que je devais défendre et protéger. Je me contente aujourd’hui de survivre en tâchant de veiller sur Skä, ma mère et ma tante. On peut donc dire que je ne défends plus qu’une chose : ma famille et mon honneur, puisque c’est encore tout ce qu’il me reste. En d'autre terme, je ne bats que pour les causes qui m'atteignent personnellement ! Je n'ai pu trouvé d'aide auprès de personne lorsque j'ai perdu Ellana, je me refuse alors à défense plus que ma propre cause !
+ Si tu devais me raconter un événement du passé...
Si je devais citer quelques bons souvenirs... Je commencerai par parler de la cérémonie. Est-il possible pour quiconque ici bas d'oublier ce jour si déterminant sur Oranda ? Je me souviens de ne pas avoir vécu mon arrivé à Lucrezia de la même façon, même si je m'y étais rendu de nombreuses fois auparavant. J'avais demandé aux plus âgés de me raconter comment ils avaient vécu leur expérience. Comme je vous l’ai déjà dit, je suis curieux. J’avais choisi de ne pas abandonné, jamais. Tenace et surement trop orgueilleux pour m’avouer vaincu à une épreuve quel qu’elle soit !
Est-ce que j’avais peur ? Non, aucunement. Cette cérémonie ne m’apprendrait rien de plus que ce que je savais déjà. Il n'existait pas d'autres craintes en moi que celle de me blesser lors de l’épreuve du feu, refusant pourtant d'abandonner à chacun des quatre tests. Je n'ai jamais aussi proche des représentants de l'eau que ce jour là. Toute l'importance de leur rôle m'a rappelé à quel point je voulais faire parti de ce monde.
Trois ans avant cette fameuse cérémonie, mon père et moi devions nous rendre à Lucrezia. Nous avions emportés avec nous notre marchandise pour la vendre dans la grande cité, lorsque l’une des roues de notre attelage s’est prise dans une crevasse. Cet incident nous a immobilisés plusieurs heures. Et autant dire qu’une heure est déjà bien longue pour un préadolescent un peu trop curieux, que l’on a embarqué sur la route du travail parce que ça serait un jour mon devoir !
Je me suis alors éloigné du sentier, je me suis enfoncé dans la forêt nuageuse et j’y ai joué alors que les adultes s’afféraient à sortir la roue d’où elle s’était coincée. Durant ma petite escapade je suis tombé nez à nez avec un félin. Rien de très impressionnant, c’était une panthère blanche comme neige. On m’avait enseigné à respecter ses animaux alors je l’ai simplement suivi en gardant mes distances aussi curieux que fasciné. L'animal quant à lui a continué sa route se dirigeant surement vers sa tanière. Je croyais du moins puisque la voix de mon père s’éleva entre les arbres et il ne me resta plus qu’à la suivre pour retrouver ma route.
Depuis ce jour et à chacun de mes passage près de ses terres, je laisse de la nourriture pour ce puissant animal.
Si je devais citer un heureux événement je parlerai que de cette fierté que j'ai ressenti lorsqu'Ellana m'a annoncé qu'elle était enceinte. N'est ce pas la notre but dans ce monde ? Y laisser une trace de notre passage ? Si j'étais devenu un homme aux yeux de la société le jour de la cérémonie. Cet enfant aurait fais de moi un Homme accomplit.
Pourtant Ellena ne parvint pas à garder cette grossesse jusqu'à son terme. Je crois que c'est finalement
cet événement tragique que je citerai. Puisque c'est celui ci qui a eu raison du couple que nous formions ma femme et moi. Alors que nous n'avions jamais vraiment essayé d'avoir un fils, je me suis mis à en désirer un. Les grossesses qui suivirent furent des échecs, jusqu'à cette année là, la sixième lune de l'année 832.
Que s’est-il passé ? Un événement qui m'a profondément changé. Alors que nous revenions de Dahud avec quelques provisions, le travail a commencé. Nous étions à quelques heures de notre huttes en bois dans la montagne et j'avais choisi d'empruntés un sentier plus qui aurait dû être plus rapide. J'aurais dû être plus ferme et l'empêcher de m'accompagner mais elle avait toujours su être très persuasive. Et puis... L'enfant n'était pas prévu avant plusieurs semaines.
La route que nous avions emprunté était hélas trop étroite pour le chargement que nous transportions. Ce dernier nous a entraînés à sa suite dans une pente abrupte. La suite des événements se bousculent encore dans ma tête. Nous avons terminé notre chute plusieurs mètres plus bas, notre attelage s'était retourné à deux reprises, me laissant à mi chemin dans cette chute, avant de terminer sa route en emportant arbustes et branchage au passage. Notre charrette avait brisé la glace d’un petit lac en contrebas, semi immergée. Notre monture s’était détachées et enfui effrayé. Lorsque je m'étais approché la glace craquelait sous mes pas, mais ce n'était pas ce qui m'inquiétait le plus. A l'intérieur, Ellana était inconsciente et blessée. J'ai inutilement essayé de redressé la charrette en tirant dessus toutes mes forces. Je suis resté à ses côtés alors qu'elle reprenait connaissance. J'ignore encore avec quel force elle a pu mettre notre enfant au monde et je savais que ses saignements auraient bien vite raison d'elle. Impuissant, j’ai vu la vie quitter son corps, alors que je tenais ma fille dans mes bras. Je savais que si je voulais la sauver elle, je devrais laisser le corps sans vie de mon épouse. A mes yeux c'était un meurtre. La vie, le destin, les dieux me l'avais arrachée et si ma famille a aussitôt prié Glorë pour le salut de son âme et celui de l'enfant qu'elle portait, je ne m'étais plus jamais rendu au temple. Non ! Même pas lors des grandes célébrations. N'ayant plus rien à célébrer ni plus personne à prier. Jusqu'au récent événement qui touchèrent Vainui.
+ Quel est l'impact des récents événements sur ta vie ?
Douzième Lune de l’an 836. La noirceur, le froid, rien d'étonnant en hiver sauf que c'est normalement au tout du printemps de prendre place sur les terres Vainuinnes. Alors que j'aurais préféré conduire ma mère, ma tante et sa famille dans nos appartements à dahud, ces dernières refusent de quitter leur terre. Elles choisirent dont de rester près du temple d'Ibai pour prier Glorë. Cette querelle des dieux ne semblent pas toucher uniquement Vainui, chacune des quatre régions est elle aussi affecté par l'élément qui la rend la plus vulnérable.
+ Une dernière chose...
Croyez vous en la réincarnation ? Si la mort d'Ellana m'avait anéanti, ma rencontre avec Skä fut surement ce qui m'avait permis de me relever. Après l'accident, j'ai longuement marché en essayant du mieux que je pouvais de garder ma fille au chaud. Le froid emporta cependant également ce petit être innocent, trop fragile et trop petit. Frigorifié, dévasté, blessé je n'avais plus qu'une envie me laisser mourir moi aussi. Sans me suis-je assoupi avec le froid, à mon réveil j'était en présence d'une panthère des neiges. Plus jeune que celui que j'avais rencontré enfant. Glorë avait envoyé l'une de ses création pour me sauver. L'animal m'a longuement tiré jusqu'au route où des marchands ont pu me trouver, me réchauffer, soigner et abreuver et nourrir.
En quittant leur domicile avec leur monture, le félin me suivait toujours, gardant pourtant ses distances. Je ne saurais dire lequel des deux a apprivoisé l'autre. J'aime croire qu'il s'agit d'Ellana.
+ Et enfin, pour ce qui est du niveau de ton personnage :
Je souhaite avoir le niveau
3 car il est cohérent avec mon âge qui est de
29 ans ans et parce que
depuis les quatre dernières années, Xander s'entraîne pour ne plus être aussi impuissant que le jour de la mort de sa femme..