Qu'est-ce qu'on mange ? ■ Ariel

Qu'est-ce qu'on mange ?

Ariel Greer & Úna Wylkir

Aujourd’hui, c'est journée marché. Úna doit acheter des fruits et légumes, d'autres s'occupent du resste de tout ce qu'on peut retrouver, pour les membres de la Caravane, c'est à leur tour de le faire. C'est l'une des tâches qu'elle doit effectuée si elle veut continuer d'en être membre. Elle s'est habituée au fil des années de dépenser autant de monnaies pour de la nourriture qu'elle ne va pas toute manger. Au moins elle ne doit pas le faire à tous les jours, c'est chacun leur tour.
Elle ne se plaint pas, enfin elle ne se plaint plus, elle pense surtout à tout ce qu'elle économise quand on l'invite, ce qui arrive régulièrement, elle n'a aucun problème à se montrer plus charmante qu'elle ne l'est réellement, ni plus polie ou encore plus stupide pour ceux n'aimant pas les femmes intelligentes. Ce qui arrive un peu trop souvent à son goût, elle les supporte rarement longtemps quand cela arrive et elle se dit qu'elle va simplement arrêter de jouer cela, même si ça la fait économiser de temps à autre. Elle va devoir se pencher là-dessus.
Pas tout de suite, pas dans ce marché avec tellement de personnes qu'elle a dû mal à avancer, pilant presque sur d'autres. Au moins elle ne se fait pas trop marcher dessus. Elle est peut-être fine, mais elle est grande. Pour une femme et elle dépasse aussi quelques hommes, cela aide à bien se faire voir. Ce qui est autant pratique que mal pratique, tout dépendant des moments.  
Une fois arrivée, ils se quittent, leurs achats ne se faisant pas dans le même coin, et ils vont se retrouver sûrement quelque part par hasard durant leurs emplettes, sinon à la Caravane. Ou bien si quelqu'un manque d'argent pour payer au complet ce qu'ils veulent ramener. Ce qui ne lui arrive jamais, étant douée pour bien calculer les montants et pour marchander. Elle est très douée avec tout ce qui touche payer le moins possible. Économe, avare, superficielle, appelez ça comme vous voulez, mais les autres lui en sont souvent reconnaissants lorsqu'ils peuvent un peu moins payer.
Des enfants se mettent à courir, bousculant un peu tout le monde et elle recule pour éviter qu'on lui rentre dedans. Par ce fait, elle sent son talon s'enfoncer légèrement dans le pied de quelqu'un d'autre. Elle se retourne, rapidement, pensant comme d'habitude à l'image qu'elle peut projeter, et si c'est un spectacteur régulier ? Ou bien une future spectatrice? Il ne faudrait pas qu'elle ou qu'il ait une mauvaise image d'elle, et donc de la troupe en général. Elle déteste devoir toujours penser à cela, mais elle n'a pas le choix. « Désolée. » dit-elle. Elle n'a rien de plus à rajouter, après tout, ce n'est pas de sa faute si les enfants se sont mis à courir. Elle aurait dû faire attention à où reculer le pied, mais elle n'y a pas trop pensée. Elle ne voulait pas que la masse assez imposante devant elle lui fonce dedans, cela aurait sûrement causé plus de dégât que juste son pied.