Ҩ Event n°1 : fête du peuple

Les boissons alcoolisées s'échangeant de plus en plus rapidement en cette fin de soirée, il était aisé d'entendre des bagarres aux coins de rue, des cris de joie et des rires maladroits... S'il y avait un lieu dans lequel Qy'rell était un plus grand roi qu'au milieu des gens de son âge, c'était entre les Hommes soûls ! Grand joueur, le garçon n'avait nullement besoin de boire afin de se prêter aux jeux ridicules de l'ivresse. Un bras de fer s'était d'ailleurs rapidement mis en place devant ses yeux. Lachlan était le challenger, il tenterait de vaincre l'indétrônable tas de muscles ! Les paris étaient ouverts, et de nombreuses personnes s'en donnaient à coeur joie. De son côté, n'ayant aucun moyen de payer, Qy'rell se contenta seulement de gueuler comme ses amis ivres. Il faisait un très bon orateur, au milieu de cette foule en délire. Le poing levé, le garçon acclamé son favori, suivit d'autres partisans du "grand roux". Les deux guerriers étaient très tenaces, et chacun d'eux comptait sur la victoire afin de se montrer face au public, tout en gagnant leurs paris... Lachlan gagna finalement fièrement le duel, se montrant humble et presque charmant, à sa manière. Qy'rell en profita ainsi pour s'éclipser au milieu de la foule, se joignant aux demoiselles dansantes, et s'émerveillant dans des valses colorées.
Il rejoignit enfin rapidement sa sœur, plus amochée que jamais, occupant son temps à converser avec des inconnues... Le garçon se posta tout près d'elle, discrètement, et s'investit, comme à son habitude, sans prévenir dans la discussion :

« Tout le monde connait un barbu dans sa vie, il en faut ! » lâcha-t-il spontanément, sans la moindre cohérence !
« Mari, On stoppe les boissons pour aujourd'hui en revanche... Franchement, c'est à se demander qui est l'aînée ! » continua-t-il de son ton ironique et provocateur.

@Shawn Sewan

Tu secoues la tête de droite à gauche lorsqu’elle te demande si ton mari est dans le coin. Tu sais que tu prends de gros risques en discutant avec la couturière. Si Lachlan vient à s’approcher, tu t’empêtreras vite dans tes mensonges. Tu n’auras donc jamais autant prié pour que le géant du nord reste loin de toi. « Non, il a été blessé au marché cet après-midi. Il a préféré rester à la maison, » que tu réponds d’une voix égale, espérant que la brunette ne pose pas plus de questions. La couturière constater ensuite que son frère a disparu et t’indique qu’elle parie seulement avec lui. Tu hausses les épaules. Elle te demande comment tu le connais. Tu déduis qu’elle parle du tavernier, parce que tu ignorais jusqu’à l’existence de son frère. « J’ai logé dans l’auberge où il travaille pendant un moment, » que tu rétorques en lui adressant un sourire. « C’est toute une pièce d’homme, ce Lachlan… » Tu espère ardemment qu’elle n’ait pas remarqué la petite étincelle de désir qui brûlé dans ton iris en prononçant ces mots.

Un garçon fluet fend la foule pour apparaître aux côtés de la couturière, l’intimant de ne plus toucher à l’alcool pour un moment. Il le dit d’un ton taquin qui éveille un sourire sur tes lèvres. « Je dois y aller ! Faut que je ramasse mes gains ! » que tu déclares en adressant un clin d’œil à la couturière. « C’était un plaisir de te croiser par ici. » En tournant les talons pour ramasser la monnaie, tu aperçois Lachlan et la jeune femme étroitement enlacés. Il lui parle à l’oreille en regardant dans ta direction, t’adressant ce même regard de prédateur que lorsqu’il était entré dans ta chambre, l’autre soir. C’en est presque douloureux, de le voir ainsi enlacés avec une autre quoi toi. Ça te fend le cœur comme un poignard acéré. Enfournant les pièces dans ta poche, consciente de l’erreur que tu as commise en te laissant séduire de la sorte, tu t’éloignes, tâchant de fuir la foule qui s’amasse sur la place centrale pour regagner les quartiers au sud de la ville où tu pourrais sans doute retrouver Nadian. Peut-être noyer un peu ta tristesse en buvant un coup ou en jouant avec le feu avec ton partenaire…

@Kolga Järvi

Lachlan ne parût pas convaincu par le deal proposé, mais il avala la boisson alcoolisée comme du petit lait. Kolga se félicita d'être revenue vers lui. Elle avait hésité, vexée par le traitement qu'elle avait reçu plus tôt, mais finalement elle n'avait pas pu résister à l'envie de passer plus de temps avec lui hors de leur territoire habituel. Bien sûr, il recommença à se moquer d'elle en lui disant qu'elle était jalouse et qu'elle avait réagi au quart de tour pour rien, mais elle, elle savait pourquoi elle s'était énervée. Elle s'était sentie rabaissée et inexistante pendant un instant et ça ne lui avait pas plu. C'était le genre de traitement qu'elle n'acceptait que dans la maison close. Il la serra dans ses bras, comme on câline un enfant et elle retrouva le sourire. Elle savait que ça ne servait à rien d'expliquer pendant des heures à Lachlan pourquoi elle avait mal pris la situation ou de lui dire que non, elle n'était pas jalouse. Un éclat de rire et quelques paroles de défense peu crédibles comme elle savait si bien lui opposer achevèrent de montrer à Lach que tout était pardonné. Pendant l'étreinte, ils s'étaient tournés vers la direction de Styx, qui, les ayant manifestement vus, tourna les talons comme Kolga l'avait fait plus tôt. Bizarrement, ce n'était pas de la colère, mais plutôt de la tristesse mêlée de déception que Kolga avait eu l'impression de déceler chez la jeune femme. Elle était assez proche d'eux pour que la déconfiture sur son visage se voie parfaitement. A contrecœur, l'esclave se retourna vers Lachlan et même si elle n'avait effectivement pas envie de le partager, surtout avec une femme qu'elle n'appréciait pas, elle lui intima d'aller la récupérer :

"Je sais pas ce qui se passe entre vous et crois bien que si elle abîme mon bout de viande je lui casse la gueule, mais rejoins-la Lach, j'ai quelqu'un à retrouver moi aussi."

Avec tout ce qui s'était passé, elle se doutait bien que ces deux-là n'était pas juste amis et elle ne voulait pas qu'il croie qu'il valait mieux qu'il reste avec elle plutôt que de se rabibocher avec cette Styx (ou de se battre avec elle pour ce que Ko sait des rites nuptiaux de ces gens-là).
Elle espérait profiter de la fête et des quelques jours suivants pour revoir Kaan. Elle avait à lui parler concernant leur dernière rencontre. Il lui avait donné les moyens de le retrouver facilement, mais elle avait l'impression qu'elle n'était pas censé déranger les gens qu'il lui avait indiqués simplement parce qu'elle avait envie de le voir.

Tu regardes Kolga partir avec un mince sourire fané. Tu adores ce petit bout de femme qui n’hésite pas à se battre bec et ongles pour ce qu’elle veut obtenir. Tes yeux la suivent alors qu’elle se fond dans la foule à la recherche de la mystérieuse personne qu’elle est partie rejoindre. Intérieurement, tu espères qu’elle n’attirera pas trop de problèmes et qu’elle pourra rejoindre Vainui à la fin des fêtes en temps et en heure, et surtout en bonne santé. La connaissant, elle doit facilement se mettre dans de beaux draps un peu trop facilement. Une fois ton amie hors de vue, tu te tournes vers l’endroit où se trouvait Styx, mais celle-ci a disparu de ton champ de vision également. Fronçant les sourcils, tu fais quelques pas en avant, tentant vainement de voir où elle pourrait être, quand tout un tintamarre derrière toi attire ton attention.

Tu ne comprends pas immédiatement ce qui se passe, alors que tous se mettent à crier en même temps. Cependant, un homme imposant fit régner le calme par sa voix grave et puissante avant de demander la source de tout ce bordel. Haussant un sourcil, tu t’attends à entendre que la fille d’un marchand a été salie par un autre marchand et qu’il réclame à présent la peine de mort ou le mariage — ce genre de conneries que tu entends à la louche à Brynjolf —, mais à ta plus grande surprise, les nouvelles données sont bien plus inquiétantes. Un Birghild a été tué. A quelques centaines de mètres d’ici, en plein bal des Représentants. Un Fanior est accusé. Tu sens ton visage devenir livide alors que les gens autour de toi se mettent à se hurler dessus, la violence commençant à prendre le pas.

En temps normal, tu n’aurais pas fait attention à la politique et tout ce qui s’y rapproche. Tu te fous complètement des stratèges de chaque région, du moment que tu puisses vivre correctement sans problème, mais à ce moment précis, tu es en plein cœur du problème. Les Représentants pourraient très bien envoyer des soldats faire régner une paix de tyran et empêcher quiconque de sortir de la capitale le temps qu’ils trouvent les raisons du meurtre, savoir s’il n’y avait pas d’autres assassins. Tu ne peux pas rester là. Tu dois absolument rentrer. Le danger est trop grand pour que tu restes, alors que ta marque temporaire commence peu à peu à s’effacer à cause de la chaleur de la place.

Immédiatement, tu te retournes et cherches des yeux Styx, avant de l’apercevoir quelques mètres plus loin, les yeux fixés sur les hommes se menaçant. Sans attendre, tu cours vers elle avant de l’attraper par le poignet et la tirer dans une ruelle adjacente, loin du danger que représentent les hommes totalement ivres prêt à se cogner dessus. Tu pries Glorë, la seule véritable déesse en qui tu crois un peu, que Kolga soit en sécurité, avant de continuer à t’enfoncer dans les rues sombres de la capitale pour fuir le carnage qui se présente.

Ce sont les cris qui t’on alertée. Ils ont résonné entre les murs de la cité jusqu’à la petite ruelle dans laquelle tu t’étais engouffrée, te faisant sursauter violemment. Dans un élan d’impulsivité, tu avais tourné les talons pour regagner la place centrale où se tenait la grande fête du peuple. Ta crinière sombre volant au vent, tu salvais entre les passants. Les gens semblaient fuir la grand place plutôt rapidement, ce qui signifiait forcément que quelque chose avait mal tourné. « Qu’est-ce qui se passe ? » que tu demandes à un homme qui marche à grande enjambées, tentant d’attraper son bras au passage. Te lançant un regard furibond, il se dégage d’un coup de coude, poursuivant sa progression sans t’accorder plus t’attention. « Hey ! Toi ! que tu cries, interpellant une femme au regard hagard qui traîne les pieds vers les quartiers au sud de la ville. Dis-moi ce qui se passe ! » Elle jette un regard embrouillé vers ton visage dont l’expression est remplie de détermination, marmottant quelque chose à propos d’un meurtre. Un meurtre au palais des représentants. Ton cœur se tord dans ta poitrine. Tu dois le retrouver. Tu dois retrouver ton maître; savoir ce qui s’est passé.

Tu contournes la grand place en courant, faisant ton chemin vers l’enceinte des palais où deux colosses te refusent systématiquement l’accès. « Personne n’entre ou ne sort des palais. Ordre de Nehko Kunan, » dit le plus gros des deux sans même daigner poser ses yeux sur les tiens. Rageusement, tu attrapes un pan de sa manche pour découvrir son avant-bras recouvert d’un tatouage cramoisi. « Je ne savais pas que les soldats Feu obéissaient aux dirigeants du nord, que tu craches d’un ton tranchant. Il ne bronche pas. Tu es Feu. Ton maître, c’est Karam Ergorn. Et Ergorn travaille pour mon maître. Crois-moi, tu ne veux pas qu’il apprenne que tu as osé te mettre en travers de mon chemin. » Redressant les épaules, tes paroles semblent couler sur sa peau, sans atteindre son cerveau. « Désolée, ma p’tite dame. Les ordres sont les ordres. »

Tu pousses un cri de rage, serrant les poings que tu sens brûler, le feu menaçant de s’échapper de tes doigts. Avec colère, tu tournes les talons. Tu dois rejoindre Nadian à l’auberge. Les bribes que tu as entendu dans la foule t’ont rapidement fait comprendre que les Fanior et les Birghild sont impliqués dans quelque chose de pas net. Tu sais que les familles représentantes sont les piliers de Dahud et de l’équilibre précaire qui y régnait. Si quelque chose venait à endommager la paix déjà fragile entre les quatre clans, alors Sven n’aurait plus besoin de toi dans le nord. Et alors que tu fendais la foule, des doigts s’enroulèrent autour de ton bras et Lachlan t’avait entraînée vers une ruelle sombre. « Mais qu’est-ce que… ? Tu t’interromps lorsqu’un rayon de lune effleure sa barbe orangée. Lachlan, lâche-moi… je ne peux pas… s’il-te-plaît, laisse-moi… »

Puis la douleur t’avait vrillé le crâne. Tu t’étais effondrée, entourée par les ténèbres…

@Kolga Järvi