Il n'y a pas de meilleur endroit sur Oranda à mon sens. Gorka a toujours été comme une mère pour Silax et moi. Nous connaissons la forêt fluorescente mieux que n'importe qui d'autre. L’arpenter des jours et des jours ne saurait me lasser. C'est le seul endroit où je me sens en sécurité, maîtresse de ce qui peut m'arriver. Telle une reine sur son royaume. La forêt est l'environnement dans lequel je suis le plus en sécurité. Que ce soit grâce à mon frère aîné et ses connaissances ou de par le fait que rares sont les voyageurs qui s'y aventurent. Même si je n'ai jamais été particulièrement philanthrope, l'idée de faire du mal à quelqu'un sans le vouloir me terrifie... C'est la raison de mon isolement mais aussi de mes recherches incessantes et de de mes entraînements. Je veux pouvoir me comprendre, me connaître par cœur. Être éloignée de tout me permet de pouvoir exploiter mon don sans risquer d'attirer l'attention de qui que ce soit.

La perte de mes parents me dévasta. Bien trop jeune pour comprendre réellement pourquoi. Bien trop innocente pour endosser cette responsabilité. Je n'avais que dix ans... Encore aujourd'hui, il m'arrive de culpabiliser, n'ayant toujours pas réellement accepté... Le souvenir de leurs corps inertes. L'image de leurs yeux grands ouverts tiraillés de peur et d'incompréhension... Je leur ai fait prononcer leur dernier souffle sans même qu'ils ne s'en rendent compte. Ils ne comprirent pas, je ne compris pas non plus... Quelle était cette force qui m'habitait ? Pourquoi se déclenchait-elle maintenant ? Si tôt ? J'étais paralysée, tétanisée, catatonique. Comment Silax, mon aîné, peut-il encore m'aimer ? Après cela, il ne m'a pas rejetée. Il m'a pris par la main et nous nous sommes enfuis. Loin dans la forêt fluorescente. Là où personne ne nous trouverait. J'ai failli fuir mon aîné à bien des reprises, rongée par les remords, la culpabilité, la colère et la peur de lui faire subir le même sort. Mais aussi fuir et payer pour ce mal que j'ai commis, ce mal qui est en moi, croît en moi et qu'il m'est impossible de contrôler. Je m'en veux et j'arrive parfois à en vouloir à Silax pour ne pas me détester après ce que j'ai fait à nos parents, comme si être punie changerait quoi que ce soit, me donnerait l'illusion qu'un équilibre se forme. Au contraire, il parvient à me redonner confiance en moi. Silax me soutient et quoi qu'il advienne, je sais qu'il serait prêt à tout pour moi. Tout comme je serais prête à tout pour lui. Notre lien dépasse celui du sang. Malgré nos tempéraments et nos ambitions différentes, nous fonctionnons en parfaite synergie. Les épreuves que nous avons traversées, notre mode de vie et notre élément, tout cela réuni nous force à être soudés, peu importe la situation. Dès lors qu'il quitte notre campement, je n'ai qu'une hâte : c'est qu'il me revienne. Je n'imagine pas ma vie sans lui.

Quitter Gorka est pour moi impensable. Cela fait trente années que je foule la région de la Terre, je m'y sens bien, chez moi, en sécurité. J'ai tout ce dont j'ai besoin ici et quand bien même il me faudrait obtenir des ouvrages ou des informations d'ailleurs, Silax serait bien plus enclin à faire des voyages. Ma sédentarité n'est pas synonyme de désintérêt. J'apprends à connaitre les autres régions par des écrits, des récits, peut-être qu'un jour je me déciderais à parcourir le monde. Mais pour l'heure, ce n'est absolument pas dans mes aspirations. Il me fallut du temps déjà pour m'habituer à un nouveau village, de nouvelles personnes en qui apprendre à avoir confiance, de qui cacher notre don... Je ne veux pas me sentir en danger perpétuel, vivre avec cette épée de Damoclès sur la tête. Cela ne fait aucun doute que si quelqu'un venait à apprendre que nous contrôlons la matière, une mort proche serait inéluctable.

Longtemps j'ai détesté la matière. En vérité, je ressens encore de l'aversion pour cet élément aujourd'hui. Le considérant comme une malédiction acerbe. La seule chose qui a changé, c'est que je l'ai apprivoisée. Bien que mon don m'effraie toujours autant, au moins à présent je le comprends et parviens à l'appréhender. Tant que je conserve mon sang-froid, il n'y a aucun danger. Ce n'est que confrontée à de fortes et intenses émotions qu'il peut m'arriver de perdre le contrôle. Savoir atténue bien des craintes. Même par rapport aux autres éléments. J'émettais quelques réserves, ayant grandi dans une famille Exempte, mais là aussi, lire et observer me permit de comprendre bien des choses. Je ne crains pas les autres possesseurs de dons, ils ont tous leur utilité, leur rôle leur place. Il n'y a que la matière... indomptable et cruelle. Envers les autres et surtout envers ceux qui la contrôlent.

Tous mes secrets, Silax les connaît. Quand bien même j'essayerais d'en avoir qu'il parviendrait à les savoir. Ce que l'on porte comme un fardeau, un silence nous accompagnant à chaque instant, c'est bien sûr notre don de matière. Lorsqu'il est apparu chez moi, je n'étais encore qu'une enfant, loin de passer sa cérémonie. Nos parents étant Exempts, je n'ai jamais cherché à explorer des pistes pour me découvrir une quelconque maîtrise. Mais mon esprit était déjà vif et aiguisé, fourbe et espiègle, je devais être prédisposée à être une disciple de Rhaegal quelque part... J'étais âgée de dix années lorsque je tuai mes parents par mon manque de maîtrise. Je ne savais même pas ce qui se passait, ce que je faisais. J'ignorais que c'était moi qui provoquais cela... restant quelques longues secondes spectatrice, avant de comprendre : d'une simple colère entre une enfant et ses parents été née une force qui me possédait. L'horreur avait pris place. Je n'ai de cesse de prier les dieux pour que jamais pareil drame ne se reproduise à nouveau. Je n'avais jamais entendu parler de la matière, en tout cas pas comme existante. Ce n'était que des histoires pour effrayer les petits enfants. Je me trompais. J'étais l'une des disciples de la matière. Non pas par foi, mais par nature. Silax resta Exempt de longues années où, malgré l'adversité que l'aura de mon pouvoir posait sur nous, il me soutint et m'aida à contrôler mon pouvoir. Je pensais être heureuse que mon frère n'ait pas à gérer la responsabilité d'un tel don - bien qu'il le fasse par procuration, ne me quittant jamais... Mais le jour vint où, lui aussi, développa une acuité pour la matière. Partagée entre la peur, la désolation qu'il ait cette malédiction également, et un étrange sentiment de soulagement. Silax pourrait être bien plus à même d'appréhender le fonctionnement de mon pouvoir, de ce pouvoir qui serait également le sien. Je l'ai aidé comme il m'a aidé. Ensemble, nous sommes invincibles. Cachés du regard des autres, nous sommes pourtant indestructibles. Cela se paye. Très cher. Mais c'est un prix que j'accepte si cela peut nous assurer une vie loin des drames et des souffrances.

Mon rôle n'entre pas dans les idées que l'on se fait. Je n'ai pas de métier à proprement parler, je ne participe à aucune institution, aucune personne. Il y a seulement Silax et moi. Toutefois, on peut entendre quelques ragots d'enfants dénonçant que notre partie de la forêt est habituée par un mauvais augure. Peut-être le fruit d'entraînements bruyants ayant captivé l'attention de quelques vagabonds hauts comme trois pommes. Personne ne prête attention à ces dires. Et tant mieux. J'occupe mon temps à apprendre de mon frère, de ses techniques de chasse même si je ne suis pas très douée dans ce domaine. Sinon je lis et écris beaucoup. Un peu comme des recueils de savoir, je reporte les connaissances sur les dons, les éléments. Je ne suis pas vraiment à même de vous décrire ce que ressent un maître de la Terre ni comment il perçoit les forces telluriques, mais je peux établir la progression de ses dons, leur croissance et les risques que l'utilisation de son don contient. Sans avoir jamais rencontré de représentant de régions à Lucrezia ni le roi de Vainui, je peux pourtant vous décrire leurs généalogies et le passé que tient leur nom dans l'Histoire. Je ne ressens pas leurs émotions, ne connais pas leurs relations avec les autres. Seulement qui ils sont, leur place sur l'échiquier.

Personne n'est vraiment innocent. Indirectement ou non, nous avons tous un tribut à payer. Je ne risquerai pas ma vie, d'abandonner mon frère ou de mettre en péril notre pérennité pour un inconnu. Aussi triste et froid que cela puisse paraître, j'estime avoir bien assez de pots cassés chez moi pour ne pas aller tenter de recoller ceux des autres. Je sais que ce détachement peut paraître cruel et sans cœur. Mais personne n'aurait de cœur pour nous si nous étions découverts. Si notre vraie nature s'ébruitait, alors nous serons exécutés. Pour quelle raison ? Nous sommes nés avec un pouvoir qu'ils ne comprennent pas, qui les effraie. Mais l'a-t-on choisi ? À ce sens, je trouve aberrant de démontrer de la pitié pour des inconnus qui, à rôles inversés, n'hésiteraient pas une seconde à couper la corde prête à nous tenir par le cou.

À vrai dire, je ne comprends pas cette séparation... Je pense que ce n'est qu'un joyeux ballet organisé dans le but de diviser pour mieux régner. La différence de don fait un tri très efficace : il semble aisé de cultiver la différence lorsqu'elle est exprimée par la nature même d'une personne. Les éléments étant les piliers de notre monde, la solution semblait toute trouvée. Je n'étais pas présente dans les temps anciens, personne ne sait vraiment le détail des raisons qui ont poussé les dieux à diviser le continent ainsi. Mais je ne crois pas que ce soit par simple souci de tolérance. Par contre, l'intolérance a bien été déversé dans les esprits ! Reléguer les Exempts à des êtres faibles, des sous-hommes. Et ces légendes sur l’extermination pure et simple de toute personne se retrouvant avec une marque de matière sur l'avant-bras... Malgré ma vision, je vois mal comment on pourrait retourner aux sources. Il faudrait des années, des décennies pour que l'idée même se répande. Alors de là à ce qu'elle devienne réalité... Je n'étais pas assez naïve pour espérer que cela arrive un jour.

J'aimerais ne pas y croire. Ne pas le connaître. Ne jamais avoir à l'évoquer. Mais il fait partie de moi. Ou plutôt, je fais partie de ses esclaves... Malgré mes années de pratique et de recherches, il m'est encore difficile parfois de contrôler ce pouvoir qu'il m'accorde. Une puissance anormale qui m'effraie mais que je tente constamment de dominer. Il faut de l'aplomb et une volonté de fer. De nombreuses journées passées dans des migraines atroces et malgré tout, garder l'assiduité dans mes efforts. J'ai rapidement compris qu'il me fallait beaucoup de repos, que j'utilise mon pouvoir à bon escient, intelligemment. Je ne l'utilise jamais pour alléger des tâches quotidiennes ou pour jouer de mauvais tours. Cela est bien trop dangereux pour moi et pour les autres. La matière agit sur moi comme un poison. J'ignore si de longues années me restent à vivre vu comme cet élément puise mon énergie... Heureusement que Silax est là pour me soutenir. S'il venait à disparaître ou à me laisser, je serais incapable de continuer. Pas toute seule. Et ce n'est pas avec ma sociabilité que j'allais me faire des amis... Rejetant les autres, bien trop méfiante, ne voulant pas tenter Rhaegal en laissant apparaître le moindre indice sur mon don. Pourtant, il m'arrive de souhaiter pouvoir partager avec les autres. Silax y arrive. Pourquoi est-ce que cela bloque chez moi ?

Défendre une cause, ou une personne... Tout dépend de la cause ou de la personne. Prête à donner ma vie contre celle de mon frère, me sentant redevable des sacrifices qu'il fait pour nous. Prête à mettre un terme à toute possibilité d'agir ou de parler à une personne qui s'en prendrait à quelqu'un à qui je tiens. Mes limites sont celles que mes capacités me donnent. Physiquement, je ne tiens pas face à plus grand. Pourtant, s'il y a bien un avantage avec mon élément, c'est qu'il pourrait me permettre de me défendre. Enfin, me défendre... j'ai rarement eu à faire à autrui... Je sais me défendre sans la matière. Bien que je sois très limitée de ce côté, je préfère de loin ne pas avoir recourt à mes pouvoirs. Parler n'est pas non plus mon fort. Mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas éloquente ni ne sais faire preuve de ruse. D'un naturel laconique, je ne vais pas déblatérer des heures durant sur des futilités. Si une personne reste sur sa position sans accorder le moindre crédit à la mienne, je la laisserai parler seule. En revanche, mon érudition et mes heures de lecture me permettent d'aisément troubler ou faire se questionner une personne. La force de persuasion par les mots, une verbe que l'on ne me prête qu'à de rares occasions, n'étant de toute façon pas attirée par les autres. Les livres ont cela de bon qu'ils vous permettent d'interpréter n'importe quelle émotion, comportement, tant les descriptions amènent à ressentir ce qui est écrit. Incapable de les définir si je viens à les ressentir, mais je peux les expliquer et l'utiliser pour bercer quelqu'un d'illusions.

Durement, je m'entraînais, consciente qu'il me fallait contrôler cette force qui m'envahissait à la moindre émotion forte. La Matière... J'étais devenue plutôt douée. Cela ne m'épargnait pas les effets secondaires que je connaissais : migraines, fatigue extrême, pertes de de concentration. Mais au moins, j'étais parvenu à un niveau de maîtrise qui me rassurait quant à l'utilisation que je pouvais faire de mes pouvoirs. Ils ne rejailliraient pas sur Silax, mon cher frère. Mon unique famille. Il s'occupait d'aller chasser pour notre pitance de ce soir. Ce n'était pas dans les habitudes à Gorka de manger du gibier, mais nous avons dû nous débrouiller pour survivre et ce, très jeune. Alors chasser était notre seule chance de manger à notre faim. Cela ne fait pas plus plaisir à Silax qu'à moi de tuer des animaux. Mais c'est le cycle de la vie. Ce n'est pas par plaisir malsain, mais par nécessité. Non pas que je tente de relativiser nos actes, simplement, ils ont un sens compréhensible. Nous n'allons pas nous laisser mourir de faim. Au même titre que nous marchons des heures pour aller chercher notre eau à la rivière.

Silax était parti depuis longtemps. Le silence finit par m'interloquer. Pourquoi est-ce qu'il prenait autant de temps ? Intriguée et surtout inquiète, je décidai de quitter notre abri pour partir à sa recherche. Marchant à travers les broussailles et les sillons des conifères qui composaient cette belle forêt, je mettais mes sens en alerte. Attentive au moindre mouvement, au moindre bruit, assurant chacun de mes pas avec proprioception, me méfiant de chaque odeur, chaque signe. Progressant à vive allure, tentant de rester la plus discrète possible, je finis par entendre des bruissements suivis de voix humaines. Cachée derrière un arbre, je parvins à voir la source de ces troubles : deux hommes, visiblement des brigands en cavale, tenaient mon frère en tenaille. D'une grande inspiration, je m'efforçai de garder mon calme. Des années auparavant, j'aurais explosé et Silax aurait été autant touché que ces manants qui le vilipendaient. Garder mon calme était important. Pour ne pas faire n'importe quoi, ne pas me précipiter, et surtout pour trouver le moyen de le sortir de ce guêpier.

De loin, je pouvais discerner les cris, mais il ne m'était pas donné d'entendre ce qu'ils lui disaient à voix normale. Allez, une idée... vite... Ils ne devaient pas se rendre compte de ma présence, ni de mon pouvoir. Si je l'utilisais alors que Silax était dans leur filet, ils penseraient que c'est lui qui use de cette magie considérée comme maléfique. L'un d'eux sortit une dague. Il avança la lame près de sa gorge, descendit sur son torse. Il commença à appuyer. Silax tenta de se défendre en le repoussant de ses mains. Le comparse de l'assaillant l'attrapa par le cou, le faisant pencher en arrière et chanceler. Le premier malfaiteur monta à l'assaut et chargea, lame prête à se planter dans son crâne... Mon sang ne fit qu'un tour et, sans sortir de ma cachette, je brandis ma main vers l'attaquant qui se retrouva déséquilibré. Il vacilla et recula de quelques pas en arrière. Utiliser mon pouvoir était sûrement une erreur phénoménale... Mais en aucun cas je n'aurais laissé cet homme faire le moindre mal à Silax. Personne ne touche à mon frère. J'aurais préféré qu'il y eut un autre moyen que de faire ainsi démonstration de mon élément, mais je n'en avais trouvé aucun. La seule chose que j'avais vue, c'était ce danger imminent d'une lame traversant la tête de mon frère. Pardonne-moi Silax...

Pris d'une peur soudaine en voyant cela, le complice du bandit lâcha mon aîné qui en profita pour l'assommer d'un coup sur le haut du crâne. Cela le sonna, c'était suffisant, mais pas pour moi. À nouveau je déséquilibrai le premier assaillant qui tomba à terre. Sans quitter l'ombre dissimulatrice des arbres, j'observais Silax mettre une raclée aux deux malfrats. Il avait compris... et son expression sévère mêlée de colère face à ces hommes ne m'échappa guère. Il savait et me le reprocherait : j'avais utiliser mon don de matière contre des êtres humains. Les deux hommes finirent par lâcher prise et tentèrent de fuir. Silax ne les en empêcha pas. Une fois qu'ils furent hors de notre portée, je m'avança vers mon frère. « Je n'avais pas le choix. Il allait te tuer. » Me justifiai-je arrivée à sa hauteur. Mon ton était sec et froid. Il ne pouvait pas m'en vouloir de lui avoir sauvé la vie. « Tu aurais dû trouver un autre moyen, Silee. » Mes sourcils se froncèrent. « Et le temps de trouver une autre façon de te venir en aide, il t'aurait sûrement planté sa lame dans la tête. J'ai fait ce qu'il fallait. » Justifia-je avec avec un air grave sur le visage. « Ne refais plus jamais ça. » Déclara-t-il sèchement avec une détermination que je ne lui connaissais pas.

Comme une enfant rêverait du prince charmant, lorsque j'ai vu à travers Silax que des gens comme nous pouvaient être capables d'aimer, j'ai fait le souhait de ressentir la même chose pour quelqu'un. Même si les circonstances ont fait que la dulcinée de mon frère l'a quittée, j'ai envie de goûter à ce qu'est ce sentiment d'amour que l'on a envers une personne. Par un amour fraternel, quelque chose qui se ressente autant dans le cœur que physiquement. Malgré la douleur qu'elle a laissée après son passage, le mal qu'elle lui a fait, cela ne m'a pas fait changer d'avis. Alors que Silax a perdu foi en ce sentiment éphémère, je le rêve encore en songes. Mais mon réflexe d'éloigner quiconque s'approche de moi, ma nature et mon exigence font de ce rêve une véritable chimère que je souffre à savoir irréalisable...