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Our own battlefield | avec Kara

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Khorde Ergorn

Khorde Ergorn
adroit


❝ Disponibilité RP : Disponible
❝ Message : 563
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❝ Multi-Compte(s) : Styx Frasier, Rhenis Kunan & Chenoa Ismor
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❝ Métier : Futur représentant Feu, anciennement marchand d'esclaves
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❝ Niveau : 4


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~#~Sujet: Our own battlefield | avec Kara Our own battlefield | avec Kara EmptyLun 30 Oct - 4:19


Our own battlefield
Kara & Khorde
« Vingt-deuxième jour de la Quatorzième Lune en l'année 836. »
Près d’une lune est passée. Une lune depuis que la princesse Nymeria Drogon a sombré dans un coma, empoisonnée selon toute vraisemblance. Une lune depuis que les catastrophes naturelles causées par la colère des dieux se sont apaisées. Une lune depuis que les réfugiés qui avaient envahi la capitale et la jungle environnante se sont mis à rentrer chez eux. Une lune depuis que Ranrek, ton frère cadet, n’a plus montré le bout de son nez au palais des représentants.

Tu n’as jamais apprécié Ranrek. Même petit, alors qu’il te vouait toute l’admiration et l’amour du monde, tu l’abhorrais. Ranrek, frêle et doux comme un agneau. Ranrek, le maillon faible de la lignée. Il était le préféré de votre mère. Même s’il n’y pouvait rien, tu le détestais pour ça, tu l’as toujours détesté. Les faibles n’avaient pas leur place dans le sud. Ils n’avaient pas leur place au sein de votre famille. Alors que Nove et toi vous dirigiez vers la reprise des affaires familiales, apprenait les ficelles du marchandage d’esclaves, lui était devenu le chien de poche d’Adlacius Vara’hall, un souverain aussi faible que lui-même. Avec les années, les choix pris par ton jeune frère n’ont fait qu’amplifier cette haine qui habitait ton cœur.

Plusieurs jours après cette fameuse fête donnée par la princesse de Vainui dans la capitale de Dahud, Ranrek manquait toujours à l’appel. Cette journée bien funeste demeurait gravée dans ton esprit… Tous sourires, la plèbe et les nobles avaient admiré la princesse tout nouvellement mariée boire le contenu de cette coupe qui était destinée à son père. Elle était éblouissante. Malgré l’éternelle rivalité entre ton peuple et le sien, tu n’avais pu t’empêcher de songer à quel point la jeune femme était resplendissante avec sa longue chevelure alliant l’or et l’argent, sa peau aussi blanche que la neige qui couronne les sommets de Sterenn, son regard pâle comme les glaciers de sa terre mère et ses lèvres aussi roses et fraiches que les pétales d’un cerisier en floraison. Dans sa robe finement travaillée par les meilleures couturières de sa suite, la ménesse ravissait des cœurs. Son mari, la prince consort, ne la quittait pas des yeux, son bras presque continuellement enroulé au sien. En les voyant aussi heureux, tu n’avais pu t’empêcher de ressentir une pointe de jalouse. Avais-tu toi-même déjà été aussi comblé aux côtés de ton épouse ? Chassant ta vieille flamme de tes pensées sombres, tu avais ensuite songé à ton incompréhension de cette union entre Nymeria Drogon et le fils Shöva. Bien qu’ils soient une riche famille de la noblesse du nord, les Shöva étaient reconnus à travers tout Oranda pour leur tentative d’usurpation du trône de Vainui une vingtaine d’années auparavant. Ce coup infructueux s’était évidemment soldé par l’exil de la plupart des représentants de leur famille. Tu ne comprenais pas que le vieux roi Andar ait permis que sa fille unique s’associe à cette famille de traîtres. Quand bien même la jeune femme fut-elle amoureuse… cette union permettrait à ce nom souillé de retrouver sa splendeur, mais lui accordait également ce qu’il convoitait depuis le tout début : le trône de Vainui. Jamais tu ne permettrais qu’une telle chose se produise avec un de tes rejetons.

Alors que tu songeais à ces entourloupes politiques, les genoux de la blonde princesse avaient flanché. Les convives avaient retenu leur souffle un bref instant avant que la panique ne s’empare des cœurs. Les cris résonnaient sur la place centrale. Les questions fusaient dans tous les sens. Mais les soldats avaient réagi rapidement et les hauts dirigeants de la société orandienne avaient été évacués vers les palais des représentants. La noblesse vainuinne avait d’abord prétendu à un malaise causé par la chaleur et l’alcool, mais le mot s’était rapidement passé que la jeune héritière était plongée dans coma, entre la vie et la mort. Les meilleurs physiciens se succédaient à son chevet sans parvenir à la faire sortir de son mutisme, mais sans savoir ce qui avait été utilisé dans le poison qu’elle avait ingéré, il s’avérait difficile de la guérir. Les accusations n’avaient pas tardé à tomber, et la quasi-totalité de la famille Shöva avait été exécutée publiquement. Les Shöva étaient-ils réellement coupables ? Impossible de le savoir. Quoi qu’il en soit, personne n’avait retrouvé l’époux de la princesse. Les nobles et Oranda tout entière étaient en émoi…

Pendant plusieurs jours, tu as vaqué à tes occupations sans trop de préoccuper de l’absence de ton frère cadet. Son comportement te semblait étrange depuis un bon moment. Depuis qu’il était revenu de Sezni, à la Douzième Lune, en compagnie de sa catin blonde qu’il s’entêtait à trainer partout, il faisait montre d’une attitude encore plus évasive qu’à l’habitude. Il cachait un secret. Et malgré la présence constante de tes ombres dans son entourage immédiat, tu n’es pas parvenu à percer le secret dont Ranrek s’enveloppait. Ainsi, après l’empoisonnement de Nymeria Drogon, tu as d’abord cru que ton frère s’en était allé à Sezni. Après tout, en l’absence de votre souverain, le benjamin des Ergorn se devait de le mettre au courant quant aux récents événements. Malgré son laxisme à préserver l’honneur de votre famille, Ranrek avait toujours rempli son devoir d’émissait avec assiduité et sa grande amitié avec Ramose n’était un secret pour personne. Tu avais envoyé une ombre s’enquérir discrètement de sa blonde amie, mais personne ne savait où elle était passée. Probablement Ranrek l’avait-il emmenée avec lui. Ça ne serait pas le première fois.

Pourtant, les jours passaient et toujours, vous n’aviez aucune nouvelle de sa part. À la demande de ton père, tu as envoyé un cavalier vers Inaki pour retrouver ton frère. Il devait revenir aujourd’hui.

Tu discutais du châtiment d’un criminel Feu avec ton conseiller lorsque l’on t’a informé de l’arrivée du messager.

« Sezni n’a pas entendu de la part de sire Ranrek depuis plusieurs lunes, messire, » annonça-t-il sans préambule.
La colère s’empare de toi, bouillonnant dans ta poitrine comme un volcan en ébullition.
Qu’on envoie des soldats dans toutes les foutues demeures de mon frère ! Qu’on fouille tous les bordels, les refuges et les auberges ! Retrouvez-le et ramenez-le moi ! » que tu avais rugi, hors de toi.

Et si tous avaient acquiescé, détalant sans demander leur reste, tu te doutais de la possibilité de retrouver ton frère. Ranrek avait bien des défauts, mais il n’était pas stupide. Il connaissait la puissance de votre famille et savait que vous remueriez ciel et terre pour le retrouver. Jamais il ne serait resté dans la région. Et il avait eu plus de quinze jours pour mettre de la distance entre Lucrezia et lui. Ton père serait furieux. Les Ergorn sont une dynastie soudée. Il refuserait de perdre un de ses fils. Les Ergorn avaient besoin de Ranrek, aussi minable soit-il. Tu ne peux te permettre de le laisser te filer entre les doigts.

L’après-midi est avancé lorsque tu décides de regagner tes appartement privés où tu espères trouver ton épouse. Ranrek et Kara sont proches, ils l’ont toujours été. Ils se sont liés d’une amitié profonde dès l’instant où leurs regards se sont croisés depuis la première fois. Cette amitié, tu as déjà tenté de la détruire en faisant subir coups et misère à ta femme, mais jamais tu n’y es parvenu. Plus le temps passe, plus ton cadet se montre protecteur envers la mère de tes enfants. Bien qu’il n’ait jamais clairement qu’il savait ce qui se passait derrière les portes fermées de vos appartements, derrière celles de votre maison lorsque vous habitiez Inaki, Ranrek avait sous-entendu à maintes reprises qu’il savait que quelque chose s’y passait et qu’il n’hésiterait pas à défendre cette femme qui est la tienne.

En tant qu’amie, Kara devait savoir où était passé ton frère. Tu pousses la porte de bois massif de votre logis, congédiant d’un geste les domestiques à mesure que tu progresses dans l’enfilade de pièces jusqu’à ce que tu retrouves ton épouse. « Où est-il ? » que tu demandes, sans plus de formalités.
(c) DΛNDELION - @Kara Ergorn-Jaggde, 1340 mots
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Kara Ergorn-Jaggde

Kara Ergorn-Jaggde
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~#~Sujet: Re: Our own battlefield | avec Kara Our own battlefield | avec Kara EmptyMer 15 Nov - 13:49


Assise sur le bord de son lit, Kara observait calmement le paysage au travers de la fenêtre qui bordait la chambre qu’elle partageait avec son époux. Les yeux presque dans le vague, elle ne se rendait pas compte des oiseaux qui voltigeaient devant les carreaux, babillant avec force comme si rien ne pouvait les atteindre. Les mains sagement posées sur ses genoux, la femme du futur représentant Feu n’était pas dans son assiette, ce jour-là. Après une mauvaise nuit emplie de cauchemars, où elle voyait son beau-frère préféré être tué, elle s’était réveillée en sursaut, espérant ne pas avoir réveillé son époux pour ne pas recevoir de punition pour l’avoir dérangé. Lorsqu’il avait été clair qu’elle était seule dans la chambre, elle s’était dépêchée de s’habiller et de se préparer à sortir, au cas où elle aurait été demandée quelque part — si elle n’avait pas vraiment de métier, sa présence était néanmoins souvent quémandée —, mais lorsqu’elle avait posé les yeux sur le ciel bleu au-dessus de la capitale, Kara n’avait pas pu détourner le regard, charmée par ce qu’elle voyait.

Ne voyant pas les heures qui défilaient, ses pensées avaient fini par quitter la vue qui s’offrait à elle pour se concentrer sur la cause de ses cauchemars. Voilà plus d’une Lune complète que Ranrek avait disparu. Son beau-frère avait été pendant de très nombreuses années la seule chose qui lui avait permis de rester en vie et de ne pas se jeter du haut d’un immeuble du quartier Air pour ne plus avoir à subir les envies cruelles de son époux. Son sourire, ses yeux charmeurs et surtout son besoin incommensurable de la protéger, elle mais aussi ses enfants, avaient été une bonne raison pour elle de rester. Kara avait toujours su que sa propre mort aurait pu anéantir cet homme qu’elle aurait pu aimer, et c’était tout aussi réciproque.

La disparition de Ranrek avait porté un coup dur à Kara. S’étant toujours sentie très proche de lui dès leur première rencontre, leur relation se consolidant suite à la mort de son épouse, la Feu avait néanmoins compris qu’ils commençaient à s’éloigner dès lors qu’il avait déniché cette domestique blonde qu’il avait fait entrer au palais. Elle avait été tout ce que Ranrek cherchait à ne plus voir dans sa région ; torturée, mal aimée, douce et naïve, c’était typiquement le genre de jeunes femmes qu’il avait promis d’aider et qu’il avait essayé d’aider au travers de Kara, et il s’était brûlé en s’approchant trop près du soleil, s’attirant les foudres de ceux qu’il ne fallait pas déranger. Kara avait beau eu le prévenir, lui dire de faire attention à lui, et même de parler à ladite domestique pour lui faire comprendre que Ranrek ne pourrait jamais être à elle, elle n’avait rien pu faire d’autre que regarder son ami se faire bouffer peu à peu.

Jusqu’à ce qu’il disparaisse complètement. Sonnée, Kara avait été plus que déçue de voir qu’il avait préféré prendre la fuite sans lui en parler. Dans un coin de son esprit, elle avait espéré qu’un jour, s’il venait à prendre la poudre d’escampette loin de sa famille qu’il n’aimait guère, il lui proposerait à elle, sa belle-sœur terrifiée par son mari, de l’accompagner dans cette folle aventure… mais il était clair qu’il n’en avait eu guère envie, préférant s’accompagner de sa belle petite jeune blonde plutôt que d’une femme mûre, meurtrie et blessée à vie. Au début, Kara avait eu du mal à l’accepter. Remontée contre lui, elle s’était promis de ne plus jamais penser à lui, de ne plus lui donner un quelconque intérêt, mais les jours avaient passé. Les semaines. La Lune entière. Et la peur de ne plus jamais le voir, de ne plus avoir ce rayon de soleil dans sa vie lui avait tordu l’estomac au point de la réveiller en pleine nuit, le cœur noué et un hurlement coincé dans la gorge.

Ce ne fut que lorsqu’elle entendit du bruit soudain dans l’appartement qu’elle possédait avec sa famille que Kara finit par détourner le regard de la fenêtre, soupirant légèrement. Du haut de ses quarante ans et des poussières, elle savait désormais que ses jours étaient comptés. Sans son allié de poids et malgré l’ami qu’elle s’était fait depuis un moment maintenant, elle n’était pas sûre de pouvoir supporter Khorde encore très longtemps. Vivre aux côtés de cet homme était tout ce qu’elle avait toujours détesté. N’ayant jamais eu le courage de lui faire face, elle n’avait fait que subir ses coups, ses insultes et tout ce qu’il pouvait inventer sans broncher, laissant son corps être marqué jour après jour par la soif insatiable de brutalité de son époux. Du plus loin qu’elle puisse s’en souvenir, Kara n’avait jamais su pourquoi il avait un tel comportement. Dès leur rencontre, elle avait compris qu’il était un homme de poigne, mais jamais elle n’aurait cru qu’il pouvait lever la main sur une jeune femme qui n’avait eu pour unique tort qu’obéir à ses parents plutôt que de fuir.

La porte de la chambre s’ouvrit brutalement, allant rebondir contre le mur, et Kara sursauta violemment, relevant les yeux. Mais elle n’avait pas besoin de le voir pour savoir qui était entré avec une telle fureur, les yeux presque fous. Se relevant aussitôt pour ne pas se mettre en position de faiblesse dès le début, elle n’eut guère le temps de demander ce qui n’allait pas, son époux crachant sa demande. La Feu n’eut aucun mal à comprendre de qui il parlait et n’était pas surprise que Khorde vienne lui demander où pouvait bien être Ranrek. Toute la famille Ergorn savait quelle relation les deux entretenaient depuis plusieurs années, et il était logique de penser qu’elle pouvait savoir où il était parti se fourrer. Mais, Kara avait mal au cœur en se l’avouant à elle-même, il n’avait pas eu le courage de venir la voir avant de partir. Pour la protéger, pour se protéger, elle n’en savait rien. « Je n’en ai aucune idée. J’ai été toute aussi surprise que toi d’apprendre qu’il était parti ». Un souffle, un murmure. Parler trop fort à Khorde était un signe de fierté mais aussi et surtout rébellion que Kara avait vite appris à ne plus utiliser, que ce soit avec lui ou avec n’importe qui d’autre. Si, face aux inconnus, elle était une épouse fière, droite et froide, face à sa famille elle n’était plus qu’une femme soumise et silencieuse. « Je… pensais qu’il t’en aurait parlé, en tant que… frère ».
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Khorde Ergorn

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~#~Sujet: Re: Our own battlefield | avec Kara Our own battlefield | avec Kara EmptyLun 27 Nov - 2:43


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Kara & Khorde
« Vingt-deuxième jour de la Quatorzième Lune en l'année 836. »
La porte de bois précieux frappe contre le mur lorsque tu pénètres dans la pièce, faisant sursauter ton épouse assise sur la couche conjugale. Il t’arrive de te demander ce qu’elle peut bien faire de ses journée, cette épouse que tu vois comme un boulet à ta cheville… Tu ne lui accordes aucune responsabilité. Les autres familles représentantes utilisent surtout les talents des épouses pour l’organisation d’événements, de soirées mondaines et de bals. Kara n’a pas ce privilège. Les responsabilités de la sorte viennent avec la confiance, et elle a perdu la tienne pour toujours lorsqu’elle a essayé de prendre la fuite peu après votre mariage. Si tu l’avais d’abord traitée avec froideur, en colère sourde contre elle pour avoir volé ton futur avec Idriss, cette incartade, le simple fait qu’elle ait osé faire ce que tu crevais toi-même de faire… ça t’avait mis dans une telle colère. Jamais auparavant tu n’avais ressenti de telle fureur contre qui que ce soit. Cet unique faux pas avait brisé tout espoir de voir la relation froide qui se développait entre vous devenir plus agréable avec les années. Tu la détestais. Et tu prenais un malin plaisir à la diminuer chaque jour qui passait pour apaiser les démons qui envahissaient ton cœur et ton âme. Elle ne méritait pas le bonheur. Pas après t’avoir arraché le tien.

Son sursaut, l’ombre de terreur qui passe dans son regard sombre alors qu’elle se remet lentement debout, tu te délectes de les apercevoir chaque fois que tu fais irruption dans la pièce. Avec les années, Kara en est venue à te craindre. Elle connait tes sautes d’humeur, elle connait ton impulsivité et elle s’efforce de ne plus envenimer les choses. Et cette soumission te satisfait. Pourtant, tu ne peux t’empêcher de voir ta propre fille comme une mauvaise influence. Lyntha est défiante et depuis qu’elle a commencé à dire haut et fort ce qu’elle pensait, ton épouse relève peu à peu la tête. Autrefois, elle se serait simplement recroquevillée sur son siège en t’entendant entrer. Aujourd’hui, elle s’était relevée pour ne pas être en position de faiblesse devant toi lorsque tu te tiendrais près d’elle. Et même si tu n’osais pas encore te l’admettre, tu sentais que ton épouse se faisait lasse de votre guerre constante, qu’elle allait finir par se révolter contre ces coups.

C’est d’un souffle qu’elle répond qu’elle ne sait pas où a pu aller Ranrek, qu’elle a été tout aussi surprise d’apprendre son départ que tout le monde l’a été. Et malgré le désespoir qui point dans la voix de la mère de tes enfants, tu refuses de croire que ton frère cadet s’en soit allé sans parler de ses projets à Kara. Ranrek aimait Kara comme une sœur, peut-être même plus que ça. Une jouvencelle blonde ne suffirait pas à lui faire oublier vingt années d’amitié avec la beauté du sud qui se tenait devant toi. Tu ne faisais que songer à toutes ces confrontations, ces regards courroucés qu’il t’avait jeté chaque fois qu’il apercevait un hématome sur l’avant-bras de Kara au déjeuner, lorsque sa manche se relevait un peu trop. Ranrek n’avait jamais caché le fait qu’il te tuerait s’il devait arriver quoi que ce soit à sa belle-sœur.

« Je… pensais qu’il t’en aurait parlé, en tant que… frère, » prononce-t-elle sans oser te regarder dans les yeux. Cette affirmation te fait serrer les poings. Tu détournes le regard vers la fenêtre, un sourire cynique étirant tes lèvres sombres, un rire sardonique s’échappant de ta gorge. « En tant que frère, elle est bonne celle-là, que tu siffles entre tes dents, ravalant la colère qui menace de te submerger par cette simple réponse. Ranrek n’a jamais été comme nous, et tu le sais, femme ! »

Tu fais volte-face, traversant la pièce en deux enjambées pour te camper devant elle. Tu te maîtrises d’une grande inspiration par nez alors que tu t’empares de son menton entre les doigts de ta main droite. « Tu mens. Tu fouilles ses iris sombres avec véhémence, tentant d’y lire un soupçon de mensonge. Je sais que tu mens ! » Tu relâches sa mâchoire brusquement, te retournant vers les immenses fenêtres où flottent des rideaux diaphanes qui flottent au gré de la brise. Tu viens si rarement dans cette chambre désormais… La plupart de tes nuits, tu les passes entre d’autres draps. Après tout, tu as donné aux Ergorn deux héritiers et une fille à marier. Pourquoi te forcerais-tu à fréquenter la même couche que cette femme qui ne pouvait plus te donner d’enfants ? Un simple ornement. Voilà ce qu’elle était devenu. Une simple parure que tu exhibais comme bon te semblait lorsque vous deviez affronter le regard du peuple. Une épine dans ton pied avec laquelle tu avais appris à vivre comme un infirme finissait pas accepter son handicap.

Les yeux hagards, tu observes les bâtiments qui s’entendent au pied du palais, l’esprit balayé de mille pensées. « On a déjà fait fouiller ses deux maisons, tous les bordels de Lucrezia et les maisons de tous les soigneurs et guérisseurs qu’on ait pu trouver, que tu déclares d’un ton tremblant de frustration. Je sais que tu sais quelque chose. Je suis ton époux, tu me dois la vérité ! » L’éclat de ta voix résonne entre les murs de la pièce alors que tu reportes tes yeux affolés sur elle. « Vas-tu encore m’obliger à t’arracher la vérité ? » Elle sait très bien comment tu arraches la vérité à ceux qui refusent de parler. Même si une petite partie de toi-même perçois le désespoir tout au fond de ses yeux, cette tristesse infinie de s’être vue abandonner par le seul homme qui ait eu son bien-être à cœur depuis son mariage avec toi, même si cette partie de toi affirme haut et fort qu’il est possible qu’elle dise la vérité… l’autre refuse de croire que Ranrek s’en soit allé sans elle, sans lui dire où il allait, sans prévoir une forme d’échappatoire pour elle.
(c) DΛNDELION - @Kara Ergorn-Jaggde, 1004 mots
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