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Si la couleur de peau de Kara avait été plus pâle et si la lueur de la chambre avait été plus prononcée, Lilo n’aurait eu aucun mal à distinguer les joues devenues rouges de la jeune fille, lorsque celle-ci se rendit compte d’à quel point sa formulation de phrase avait été mal comprise par le garde. Ses yeux s’écarquillèrent de surprise tandis que ses lèvres s’ouvraient légèrement, la jeune femme étant prête à détromper le garde sur ses intentions. Elle n’était pas venue dans ce but. Enfin, ce n’était pas ce qu’elle voulait dire par autre chose. Pas vraiment. Pas aussi directement. Lorsque les mots étaient sortis de sa bouche, elle pensait uniquement à passer une nuit où elle n’aurait plus à penser à son mari, à son futur qui risquait d’être tout ce dont elle était loin de rêver. Elle pensait venir pour passer un bon moment aux côtés de ce garde qui semblait si avenant, si drôle et sincère, et pourtant empli de bien plus de valeurs que cet homme auprès duquel elle vivait depuis si peu longtemps.

Mais quand Lilo s’approcha d’elle, déposant un baiser brûlant sur ses lèvres entrouvertes, Kara comprit qu’elle avait été bien naïve en pensant que le garde resterait sagement à sa place, à discuter de tout et de rien avec elle. Du haut de ses vingt-et-un ans et au vu de tout ce qu’elle avait vécu auprès d’un fiancé important et colérique, elle pensait être relativement mature, en tout cas bien plus que les autres filles qu’elle pouvait croiser à chacune des petites fêtes organisées par la famille Ergorn. Et à son plus grand étonnement, malgré tout le danger que ce quiproquo pouvait représenter, malgré le risque que Khorde vienne à apprendre ce qui s’était passé, malgré tous les signaux qui lui hurlaient d’arrêter ça tout de suite car elle mettait sa propre vie en danger, la jeune femme ne pouvait pas s’empêcher de vouloir que le garde ne s’écarte pas. Qu’il reste contre elle, son visage penché sur le sien. Ses yeux toujours écarquillés, l’épouse Ergorn ne parvenait pas à remettre ses pensées en ordre, alors que tout ce à quoi elle pensait, c’était recommencer.

Il n’y avait aucune raison que Khorde découvre cette petite rencontre. Kara avait fait tout ce qu’elle avait pu pour rendre sa fuite discrète et silencieuse, secrète. Exceptés les gardes, qui ne risquaient pas d’ouvrir leur bouche s’ils étaient grassement payés, personne n’avait pu la reconnaître, reconnaître son visage et son rang. Un léger sourire s’inscrivit sur son visage, étirant discrètement ses lèvres, quand la jeune femme se rendit compte qu’elle pouvait enfin faire taire cette petite partie d’elle, cette conscience emplie de peur, qui lui clamait de faire demi-tour et de rentrer au plus vite. Avec la dose de calmant qu’elle avait administré à son mari, celui-ci ne risquait pas de se réveiller avant le milieu de la matinée, et Kara allait tout faire pour lui faire croire qu’ils avaient passé la nuit à essayer d’engendrer un successeur.

Pourtant, lorsque le regard de Kara tomba sur les lèvres de Lilo, si proches d’elle, elle ne put s’empêcher de ressentir un léger doute. Malgré son âge avancé pour une femme Feu, Kara s’était toujours préservée pour l’homme auquel elle serait mariée, pensant innocemment qu’elle pourrait choisir la personne avec qui elle passerait le reste de sa vie, de l’encre incrustée dans un endroit de sa peau plus que visible, la marquant tel un animal de compagnie. Elle s’était imaginé que cette première fois se ferait avec un homme doux qui ferait attention à chacune de ses réactions, de ses envies. Mais lorsque Khorde s’était présenté à elle pour la toute première fois, le visage fermé, le regard noir et assassin, Kara s’était faite à l’idée qu’elle ne vivrait jamais un moment doux et passionné.

« Je compte bien être une meilleure compagnie, Lilo ». Le prénom du garde roula quelques instants sur la langue de la jeune femme, puis celle-ci se rendit compte du double-sens de la phrase tout juste prononcée. Écarquillant à nouveau les yeux, elle se mordit la lèvre inférieure, toute la confiance qu’elle aurait pu avoir à cet instant envolée. Levant la main, elle passa ses doigts dans la barbe hirsute du garde, suivant son geste du regard, avant de se mettre sur la pointe des pieds, frôlant ses lèvres des siennes. « Je ne voulais pas être aussi abrupte. Je me disais juste que… nous n’avions pas beaucoup de temps, alors il vaut mieux en profiter ». Par ce refus de lui faire savoir l’existence d’un quiproquo, Kara se prouvait ainsi à elle-même qu’elle pouvait toujours montrer un signe de rébellion envers Khorde. Mais aussi, surtout, elle comptait bien mettre à profit toute cette nuit qu’elle allait passer à côté d’un homme qu’elle ne connaissait qu’à peine et qui pourtant semblait lui apporter bien plus que son propre époux.

AIR : 10
EAU : 10
FEU : 10
TERRE : 10
MATIERE : 9
EXEMPTS : 12
INNOCENTS : 9

rapunzel.and.co

MDR

Code:

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Gwaredwr

° ° °

La main de Kara trembla de surprise, menaçant de faire tomber la minuscule fiole emplie d’un liquide verdâtre qu’elle tenait, lorsque la voix grave et basse de son ami s’éleva à quelques dizaines de centimètres d’elle, attirant immédiatement toute son attention. Vérifiant du coin de l’œil que les gardes, qui la suivaient depuis qu’elle avait osé mettre un pied en dehors du palais des Ergorn, ne la surveillaient pas d’un trop grand intérêt et n’avaient pas remarqué sa réaction, Kara leva les yeux sur l’homme se tenant dans l’ombre près d’elle. Un léger sourire presque invisible s’installa sur son visage, presque soulagée de voir que le message reçu plusieurs heures plus tôt dans la journée n’était pas une réplique destinée à la mettre en danger. Lorsque le morceau de parchemin avait atterri entre ses mains, elle-même assise dans le petit salon de ses appartements afin de manger son repas du matin, la belle brune avait cru à une entourloupe censée la mettre en porte-à-faux vis-à-vis de son époux. L’enveloppe, cachetée d’une cire presque banale, ne comportait aucune écriture à l’extérieur et lui avait été transmise par un domestique qu’elle n’avait jamais encore rencontré — et pourtant, elle vivait dans ce palais depuis plusieurs années à présent. Le visage baissé, les yeux fuyants, il n’avait pas dit un mot, lui fourrant le message dans les mains avant de fuir hors de la pièce, ne laissant derrière lui qu’un courant d’air léger disparaissant bien vite. Un instant, Kara avait pensé à un Air ayant réussi à s’infiltrer dans le palais pour lui apporter des nouvelles de Brilek, le petit-ami d’un Représentant Air ayant dû fuir à Sterenn suite aux conséquences désastreuses de la mort du Thenkar. Le jeune homme avait rigoureusement refusé l’aide pourtant gratuite de la femme Ergorn, même lorsque celle-ci avait tenté d’appuyer là où ça faisait mal en soufflant que Teb risquait de s’inquiéter, et c’était pourquoi Kara avait engagé un homme relativement discret pour le suivre à la trace afin de vérifier qu’il ne se mettait pas dans des situations dangereuses ou compromettantes pour aider son compagnon.

Sa surprise fut d’autant plus grande quand Kara sortit de l’enveloppe un simple bout de parchemin, assez petit pour entrer dans l’étui sans avoir à être plié, sur lequel étaient écrits quelques mots d’une main ferme mais rapide. Le message avait été signé d’un F majuscule, seul signe capable de faire comprendre à Kara qui était l’auteur de la missive. Mais c’était également cette lettre, accolée d’un point noir, qui lui avait mis le doute, la laissant pensive pendant de longues minutes, les yeux posés sur ce qu’elle tenait dans les mains. Cela ne faisait pas très longtemps qu’elle avait rencontré Filbor, cet homme qui l’avait soignée sans dire un mot sur les marques et coups qu’il avait dû masquer pour qu’elle puisse repartir comme si de rien n’était. A chacune de leurs entrevues, il n’avait pas pipé mot ni même posé de questions sur les causes de ces cicatrices, semblant comprendre inconsciemment que rien ne sortirait de la bouche de la Feu. Il faisait partie des rares personnes à ne pas essayer de s’immiscer dans sa vie privée, à ne pas tenter de lui faire comprendre qu’elle faisait une grave erreur en demeurant aux côtés de son mari violent. Kara savait très bien ce qu’elle risquait à vivre avec Khorde, étant son épouse depuis une vingtaine d’années et subissant cette violence quasi permanente depuis tout autant de temps, mais elle savait aussi bien ce qu’elle risquait en tentant de le fuir. Quelques jours après leurs fiançailles, après les premiers coups reçus, elle avait bien essayé de prendre la poudre d’escampette, de continuer sa vie de femme libre, essayant de parvenir jusqu’aux canyons pour y commencer une vie de fugitive. Malheureusement, elle avait été rattrapée par un chasseur de primes, qui l’avait ramenée à son fiancé empli de rage, prêt à la punir pour son insolence et pour ce défi qu’elle lui avait jeté sans s’en rendre compte. Kara n’hésitait plus à rabrouer ceux qui ne restaient pas à leur place, ne supportant plus qu’ils osent lui dire ce qu’elle devait faire alors qu’ils ne savaient visiblement pas ce qu’elle vivait au quotidien, eux qui ne faisaient que se baser sur quelques traces de doigts visibles sur ses bras ou son cou. C’était peut-être pour cette raison que Kara appréciait tant Filbor, cet homme qui savait rester silencieux au bon moment mais qui était là pour la soutenir quand elle avait besoin d’une épaule. Malgré son lien très fort avec Ranrek, son beau-frère, la Feu ne pouvait pas venir à lui pour trouver refuge le temps de se soigner, car cet homme si charmant deviendrait un homme prêt à tuer son frère, ce que Kara refusait catégoriquement.

L’heure du rendez-vous s’approchait de minutes en minutes et Kara hésitait toujours autant à se rendre dans cette boutique du centre de Lucrezia. Elle aurait pensé que l’homme lui aurait demandé une rencontre dans un endroit plus discret, à l’abri des regards, mais d’un autre côté, le petit magasin était typiquement le genre d’endroits où la Ergorn pouvait se rendre sans attirer l’attention de ses gardes. Ceux-ci savaient parfaitement ce qu’elle subissait et ne pipaient mot quand elle avait besoin de récupérer quelques affaires pour ses blessures ; pourtant, elle savait très bien qu’ils n’hésitaient pas un instant à tout rapporter à son époux. C’était bien pour cela qu’elle faisait attention à ne pas avoir de comportement déplacé. Ce fut l’envie de sortir de l’atmosphère toujours aussi pesante du palais qui la poussa à rejoindre la boutique, s’habillant presque en toute hâte lorsqu’elle comprit qu’elle n’avait plus beaucoup de temps. L’hésitation lui avait fait perdre le fil du temps et elle ne voulait pas que Filbor s’inquiète de ne pas la voir arriver. Ses bras étaient masqués par de longues manches et son visage avait été miraculeusement épargné par les coups de la veille. Peignant rapidement ses longs cheveux déjà démêlés, elle avait été prête en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Le troupeau de gardes qui l’accompagna jusqu’à l’échoppe la fit grimacer tout au long du court voyage ; même si leur présence était censé la rassurer, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’ils ne faisaient que marquer son dos d’une cible rouge vif, à visiter les rues d’un cortège aussi important. En temps normal, elle parvenait à convaincre ses gardes que ce n’était pas la peine de la suivre d’aussi près, qu’ils pouvaient très bien réagir en temps et en heure s’ils la suivaient de quelques pas en arrière ou en avant, mais suite aux ordres explicites de Khorde, ses demandes n’étaient plus que caprices d’enfant ignorés.

Une fois entrée dans le magasin, Kara s’était directement dirigée vers quelques plantes qu’elle avait pour habitude d’acheter dès qu’elle sortait ; efficaces contre certaines douleurs et infections, elles partaient très vite et la Ergorn s’en faisait un petit stock dès qu’elle le pouvait. A cet instant, pourtant, elle n’avait pas l’esprit à réfléchir aux plantes, remèdes ou toute autre chose dont elle pourrait avoir besoin ; ses pensées n’étaient fixées que sur la compagnie de Filbor, lui-même appuyé sur le mur, caché des gardes qui pouvaient entrer dans la boutique à tout instant. Ils étaient restés à l’extérieur après avoir vérifié le dedans, gardant la porte — et faisant certainement fuir des clients rien que par leur présence. « C’est très gentil de ta part de m’indiquer ces plantes, mais je doute fortement que je puisse m’en servir sans y laisser des plumes ». La voix de la belle brune n’était pas plus forte que celle de Filbor, alors qu’elle tournait légèrement le dos à la porte de sorte que les gardes, s’ils entraient, ne puissent pas voir ses lèvres bouger. D’un geste de la main, Kara reposa la petite fiole à son endroit d’origine avant d’en attraper une autre, plus grande, contenant un liquide dont elle ne parvenait pas à distinguer la couleur. Elle faisait mine de s’intéresser avec grande passion à ce qu’elle avait devant elle, mais Kara était bien plus captivée par Filbor et la raison de sa demande. La missive ne lui avait pas permis de comprendre l’intérêt de ce rendez-vous, mais malgré ça, Kara était ravie d’avoir décidé de venir, même si une certaine peur d’être découverte l’empêchait de se détendre complètement. « J’ai bien reçu le message, mais il ne contient pas grand-chose. Était-ce par manque d’encre, manque de temps ou parce que tu avais terriblement envie d’attiser ma curiosité ? Si c’est le premier cas, je peux très bien te fournir en encre et plumes ». Un sourire amusé s’était finalement implanté sur les lèvres de Kara, lui faisant oublier la soirée de la veille.

Bien que chétif et peu prometteur dans sa jeunesse, Cassian se révélait être le plus habile, le plus rusé et le meilleur dans la maîtrise du feu (leur niveau était assez bas) au sein de ce groupe de petites frappes qu'il avait rejoint.

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Blanche-Neige : 9
Ariel : 7
Hercules : 9
Le Roi Lion : 10
Mulan : 16
Raiponce : 11
Tarzan : 11
Frère des ours : 11
Atlantide, l'empire perdu :7
Lilo & Stitch : 14
Vaiana : 8
Robin des Bois : 7

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Nanny McPhee

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